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18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 14:39

SecretJi1.jpgLe secret de Ji - 1, de Pierre Grimbert
J'ai lu - Fantasy, 2003 (Première édition : 1999)
606 pages, ISBN 2-290-32838-3

Quatrième de couverture
Un jour vint Nol, le prophète, et il demanda à tous les royaumes de dépêcher leurs plus sages représentants pour un mystérieux voyage vers l'île de Ji. Peu en revinrent, et ceux qui le firent ne parlèrent jamais de ce qu'ils virent. Et ainsi la tragique histoire sombre peu à peu dans l'oubli, seulement commémorée par les descendants des élus... Jusqu'à aujourd'hui, où les fanatiques de la secte Züu ont entamé une traque impitoyable pour les éliminer l'un après l'autre. Qui commandite ces assassinats ? Et pourquoi ? Les héritiers devront répondre à ces questions au plus vite : ils ne sont déjà plus que six. Mais il leur faudra avant tout revenir à la véritable source de tous ces mystères : que s'est-il passé sur l'île de Ji, cent-dix-huit ans auparavant ?

L'histoire par moi contée
Ils sont les descendants de gens merveilleux ayant été reconnus comme les plus sages par leurs royaumes respectifs. Depuis leurs familles vivent dans l'oubli de tous, et le faste d'antan est bien loin pour la plupart d'entre eux. Ils se réunissent de temps en temps, comme le feraient les gens d'une même grande famille. Sans plus savoir exactement ce qui les rend proches.
Soudain ce bonheur tranquille s'arrête. Ils sont tués par les membres d'une secte vouée à Züuia, Celle-Qui-Juge. Pour échapper à une mort certaine, ils doivent se réunir et savoir pourquoi ils sont ainsi traqués. Cette recherche du passé les conduira dans le plus étrange des territoires : le Jal. Le berceau des Dieux.

Mon avis
Une très agréable re(re-re-re-...) lecture. Pierre Grimbert est le premier auteur Fantasy français que j'ai lu, et j'ai de suite accroché à son univers complet. Ici, pas d'elfes séduisants, de nains bagarreurs ou de vilains trolls très méchants. La magie est une chose rare et compliquée, difficile à manier. L'histoire se déroule, les pages défilent, et les rebondissements, s'ils sont présents pour tenir le rythme du récit, ne cassent pas tout ce qu'on sait. Comme les héritiers, on doute, on hésite, on est incrédule et surpris.
Et que dire des Dieux ? ... Et bien je n'en dirai rien, à vous le plaisir de la découverte !

À mettre entre toute les mains.


Cette chronique de lecture est originellement parue le 14 mai 2012 dans Le petit monde de Naëlline, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Naëlline.

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5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 14:52

La grève des bourgeois, de Clément Vautel
Illustré par Marcel Capy

Évidemment, Clément Vautel ça ne dit pas grand chose, il fait partie de ces écrivains presque oubliés mais pas tout à fait tout de même. De son vrai nom Clément-Henri Vaulet, il est connu pour des romans populaires qui n'ont rien à voir avec la conjecture rationnelle : Mon curé chez les riches et Mon curé chez les pauvres. Ces deux romans étaient encore au catalogue du Livre de poche dans les années 1970 et ont été adaptés au cinéma à plusieurs reprises (dès 1925). Né en 1875 ou 1876 (la BNF indique la première date alors que l'encyclopédie Larousse donne la seconde) à Tournai en Belgique, il est mort en 1954 à Paris. C'est un polygraphe : journaliste, historien (de la petite histoire avec par exemple cet ouvrage publié en 1951 chez Albin Michel : Les maris, les amants et la femme, histoire des cocus célèbres depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours (1)), pamphlétaire (avec Le fou de l'Élysée (1) en 1939) nouvelliste, romancier parfois en collaboration comme avec Georges de la Fouchardière avec qui il cosigne La réouverture du Paradis terrestre (1919) et surtout La machine à fabriquer des rêves (1923) dans le domaine de la SF.

Dans le cadre de deux défis littéraires, Littératures de l'imaginaire sur les 5 continents et Défi SF 2010, je vous propose une « fantaisie » (c'est ainsi que le texte de la nouvelle est présenté) de Clément Vautel : « La grève des bourgeois » (oui Lhisbei on met des guillemets pour les nouvelles et on réserve l'italique pour les romans :).

Notes (1) : Euh non rien :)

« La grève des bourgeois » est parue en 1919 dans le numéro 163 de Je Sais Tout.
Je Sais Tout était une publication de Pierre Lafitte (éditeur de la série Rouletabille de Gaston Leroux par exemple).
Nous proposons ici la reproduction des dessins de Marcel Capy qui accompagnent le texte.

 

GreveBourgeois1.PNG
Pourquoi rattacher cette fantaisie au domaine de la conjecture rationnelle ? Parce qu'il s'agit d'une anticipation, l'action se déroulant au milieu des années 1920.

Le texte s'ouvre sur un plaidoyer et présente le bourgeois comme « pressuré, opprimé, et par surcroît, bafoué » et occupant « la dernière place dans la société moderne que ses aïeux avait créée ». En cause ? Les impôts créés par un État socialisant bien sûr !

 

GreveBourgeois2.PNG
Vient ensuite la narration d'une journée du bourgeois : 7 heures, réveil, lecture des journaux (que le bourgeois doit aller quérir lui même au kiosque car le valet a eu l'ordre de son syndicat de ne commencer qu'à 10 heures) qui n'annoncent que des mauvaises nouvelles (grèves, reprises individuelles...) car la presse n'est plus que « rouge » (Le Drapeau Rouge, La Sociale, L'Égalitaire...). Quand le facteur arrive à 8 heures, c'est pour donner des feuilles d'imposition... La journée se poursuit, le bourgeois erre misérablement en butte à toutes les difficultés...

Mais dans les premiers jours d'avril 1926, une affichette est apposée partout dans Paris :

 

GreveBourgeois3.PNG
Un journal clandestin, La Voix des Bourgeois, défendant les bourgeois est donc lancé en même temps que la Confédération Générale des Bourgeois ! La CGT réagit mais le journal poursuit ses activités.

 

GreveBourgeois4.PNG
La Confédération Générale des Bourgeois passe à l'action en lançant le 20 avril 1926 un appel à la grève !

 

GreveBourgeois5.PNG


Et la grève commence le... 1er mai après des manifestations dans les rues. Tout le monde manifeste, les avocats évidemment mais même les membres de l'Académie française s'y mettent et arrêtent de travailler au dictionnaire.

 

GreveBourgeois6.PNG


Le lexique attendra, le mouvement s'étend rapidement. La CGT laisse faire, jouant le pourrissement. Le pays souffre pourtant du mouvement. Les bourgeoises élégantes refusent de commander de nouvelles robes. La situation empire. La CGT ne renonce pas, proclamant : « Marchez quand même, nous pouvons nous passer des bourgeois ! ». Mais les accidents se multiplient : collisions de trains, effondrements dans les mines, épidémies...

 

GreveBourgeois7.PNG


Au bout de quinze jours, le gouvernement cède. Prolétaires et bourgeois signent la paix : « ces deux grandes forces comprirent qu'elles devaient s'équilibrer, c'est à dire se concerter, collaborer ».

Quelques mots pour conclure : Vautel écrit dans Je Sais Tout qui n'est pas une publication des plus progressistes. Il défend bien sûr une certaine idée de l'ordre. Amusant de constater que les « bourgeois » de la nouvelle sont les classes moyennes, que ces classes moyennes ont des domestiques et sont donc éloignées par leur statut social des prolétaires. Un siècle après, ce n'est plus tout à fait le cas.
Cette nouvelle, comme beaucoup d'autres textes de Je Sais Tout, possède un charme désuet et l'anticipation fantaisiste de Vautel est marquée par l'idéologie de son époque.

(Toute allusion à l'actualité ne serait pas forcément fortuite de ma part).

Pour en savoir plus :
On peut lire l'intégralité de la nouvelle sur le site Gallica.
Les amateurs (ou les curieux) de SF ancienne et de merveilleux scientifique peuvent consulter l'article publié sur le blog Sur l'Autre Face du Monde : « Je Sais Tout » Esquisse Bibliographique des Œuvres Conjecturales et Fantastiques.

Cette chronique de lecture est originellement parue dans Les peuples du soleil, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Ferocias.

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21 septembre 2010 2 21 /09 /septembre /2010 00:04

VolonteDragon.jpgLa volonté du Dragon, de Lionel Davoust
Critic, 2010, 170 pages, ISBN 978-2-9534998-0-3

Si, dans les livres que j'ai lus cette dernière année, je ne devais en conseiller qu'un à ajouter dans votre bibliothèque à côté du Dormeur, ce serait sans aucun doute La volonté du Dragon de Lionel Davoust (auquel j'ajouterai tout de même Le souffle d'Aloes d'Alan Spade pour d'autres qualités).

Lionel Davoust est sans doute inconnu de la grande majorité. Personnellement, je ne l'ai découvert (pour l'instant) qu'à travers ce premier roman dont le sujet avait interpellé mon intérêt. Cependant, il est l'auteur de quelques nouvelles dont l'une fut finaliste aux dernières Utopiales et une autre (L'île close) lauréate du prix Imaginales 2009.
Un recueil de ces nouvelles vient d'ailleurs d'être publié chez Rivière Blanche sous le titre de L'importance de ton regard.

Mais revenons à cette Volonté du Dragon.

Nous plongeons au cœur d'un univers fantastique au sortir d'une époque médiévale. Le puissant Empire Asreth veut étendre sa domination sur le continent voisin dans le but altruiste de lui apporter la paix, la prospérité et l'équité sociale. Le seul point de débarquement possible de ses puissantes troupes est un petit royaume du nom de Qhmarr, réputé imprenable malgré une capacité militaire apparemment nulle.
Bref un Goliath contre un David sans fronde. Les dés sont visiblement jetés, même si le lecteur se dit dès le début que tout ne peut pas être aussi facile.

Et effectivement tout ne le sera pas comme va le découvrir le généralissime D'eolus Vasteth. Cet homme, sûr de la puissance de l'Empire qu'il sert et de la légitimité de la conquête envisagée, se retrouve face à un mur de refus en la personne du gouverneur Mherran, le bras droit un rien sarcastique et porte parole de son roi, le Qasul, un enfant au regard absent et ne proférant mots, détenteur du lien avec le lâh.
Pour la victoire, un étrange jeu va opposer Vasteth et la Qasul alors que dans le même temps la bataille fait rage sur les flots. Existe-t-il un lien entre les deux ? À vous de le découvrir.

Plusieurs choses m’ont séduit dans ce roman.

D'une part l'absence de notre prise de partie en temps que lecteur pour un camp ou pour un autre.
Je m'explique.
D'évidence, au début notre sympathie va à ce petit royaume, visiblement impuissant face à la formidable armée d'invasion demandant reddition. Une poignée d'hommes sur des petits bateaux de bois à peine armés face à des troupes d'élites potentiellement renforcées par des exosquelettes puissants, montées sur des navires de guerre en métal et armés de canons usant d'une énergie dévastatrice d'origine techno-magique.
Et pourtant peu à peu nous venons à douter.
L'Empire défend le libre arbitre, la mobilité sociale au mérite, l'intégration et l'égalité des peuples conquis avec sauvegarde de leurs traditions. En tout cas en théorie, dans les faits nous n'en savons rien, si ce n'est deux indices : Krell Mascious, un simple canonnier intégré à l'Empire semble s'être uniformisé à la masse, perdant toute spécificité culturelle et, second indice : la dernière décision que pourra prendre Vasteth (mais là je n'en dirai rien).
Le royaume Qhmarr vénère le lâh, une idéologie religieuse qui engendre la paix du royaume mais aussi de ses individus puisque, en acceptant le lâh et en le comprenant, chacun est à sa place et ne cherche donc pas à en changer (en théorie aussi ; nous n'avons pas de détails sur les pensées du peuple). Ainsi le riche et le puissant le sont légitimement et le pauvre ou le faible sont aussi à leur place et donc « tout est bien dans le meilleur des mondes possibles » (Candide de Voltaire).
Allez-y maintenant, choisissez un camp !

Autre point intéressant, c'est l'absence de héros au sens « héroïque » du terme sans peur et génialement doué. Non, ici il n'y a que des personnes ordinaires avec leurs propres croyances et espoirs qui font au mieux leur devoir, au pire ce qu'ils peuvent pour survivre dans cette guerre « inattendue » qui leur tombe dessus.
Que ce soit Vasteth, l'Amiral Urvayd, le capitaine Anthéar, Krell, Drenn Syaldon ou Jael Vlancas, ils ne sont que des humains avec leurs faiblesses, leurs peurs et leurs forces, car du désespoir et de l'inéluctable naissent quelques actes que l'on pourrait qualifier malgré tout d'héroïque.
L'Artech Jael m'a particulièrement séduit (si vous connaissez Fabian ; vous le comprendrez). Plus encore que les autres, il semble perdu au milieu de ce cauchemar naissant, poussé par les circonstances et non par une volonté immuable.

Chose étonnante, on pourrait se dire qu'un roman occupé pour les trois-quarts (ou peu s'en faut) par une bataille navale ne peut que lasser. Eh bien non, car Lionel Davoust fait très fort. Ce conflit évolue peu à peu et nous offre tout un panel de combats allant de la canonnade magique à l'abordage. Un florilège d'affrontements jamais identiques que l'on est incapable de lâcher.

De fait, le personnage central de cette histoire est la guerre dans toute son horreur et sa stupidité (je n'ouvrirai pas ici le débat sur « y-a-t-il des guerres utiles ? »).
Et pour le coup, sans excès gore (heureusement !), une fois de plus l'auteur nous fait ressentir toute l'abomination de la chose, l'effroi de cette mort qui frappe sans distinction, fauchant à tour de bras sans même que l'on ait eu le temps d'esquisser un geste ou un début de compréhension.
Nous sentons le désarroi des soldats pris dans la tourmente et nous avons la peur au ventre avec eux. Bien assis confortablement dans mon fauteuil, j'ai couru comme un fou avec Jael pour échapper au premier assaut, haletant autant (...) que lui.

Quant à la fin, aussi inattendue qu'improbable, elle couronne le tout.

Ajoutez à cela une écriture maîtrisée, un déroulé agréable et un style travaillé mais sans effets incongrus et vous avez un petit joyau.

Bref, vous l'aurez compris : pour moi, La volonté du Dragon est un incontournable dont je me suis régalé. Et j'espère que ce petit partage de mes sensations vous aura donné l'envie de le découvrir.

Notons si cela est encore utile, que ce roman en 2010 a été finaliste des prix Imaginales / Futuriales et Elbakin.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 17 septembre dans Mes écrits, le Cycle de l'Éveil, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Frédéric.

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25 août 2010 3 25 /08 /août /2010 13:00

BNLancesMiciles.jpgBlanche-Neige et les lances-missiles, de Catherine Dufour
Le livre de Poche, collection Orbit, 2009, 598 pages, ISBN 978-2-253-12540-2

Catherine Dufour est née en 1966. Elle a commencé à écrire des poèmes à l'âge de sept ans. Cinq ans plus tard, elle apprend que les poètes finissent tous trafiquants d'armes : elle jette ses poèmes et commence à écrire des nouvelles. Vingt ans et quelques prix plus tard, elle découvre Terry Pratchett, et décide de tout recommencer à zéro. Ainsi naîtra son cycle Quand les dieux buvaient (prix Merlin), qui l'a imposée, avec son roman de science fiction Le goût de l'immortalité (prix Bob Morane, Rosny aîné, prix du Lundi et Grand prix de l'Imaginaire), comme figure centrale de l'imaginaire actuel français.

Synopsis
« Tous les contes commencent par « Il était une fois » et finissent par « Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants ». Oui mais... et après ? Et si le règne de Blanche-Neige avait été une horrible dictature ? Et si le miroir magique était devenu gâteux ? Et si Peau d'Âne était tombée amoureuse du prince de Cendrillon ? Une poignée de fées du Bois de Boulogne, une bande de spectres, le Père Noël et sa fille, l'Ankou et sa faux, le Petit Chaperon rouge et l'affreux démon Bille-Guette suffiront-ils à sauver le monde du chaos ? »

Mon avis
Alors, avant de commencer à dire ce que j'ai pensé de ce livre, je remercie Nanet de me l'avoir envoyé dans le cadre du swap de Livraddict (3e édition). C'était vraiment un très bon choix de livre ! J'ai vraiment aimé ^^.
Ensuite, ce livre est le premier tome (qui regroupe deux livres) de la saga Quand les dieux buvaient. Le premier livre et le second sont assez différents mais se suivent malgré les différentes 'époques'.
Et enfin ce livre est mon premier livre pour le défi Littérature de l'imaginaire sur les 5 continents qui se balade sur la blogosphère depuis un moment.
D'ailleurs voilà ce que j'en pense.

J'ai aimé/adoré
- Redécouvrir mes personnages de contes de fées (pire que classiques) dans des situations plus que burlesques du genre, Blanche-Neige dictatrice (euh pardon Impératrice), le Petit Chaperon rouge (que l'on trouve tous un peu niaise en y repensant) en gamine à qui on a envie de dire sans arrêt... Ta gueule !
- Découvrir un monde rempli de Gragons, de magie (ou de force Étherée), de marraines les (bonnes) fées, de non-vivants et j'en passe et des meilleurs.
- Lire des jeux de mots, des gags à quasi toutes les pages.
- Découvrir le pourquoi du comment le Paradis et l'Enfer fonctionnent un peu mal ^^
- Découvrir ce que sont devenus les non-vivants (on ne dit pas morts !) après un certain cataclysme et dans notre époque (c'est impressionnant, je ne verrai plus jamais certaines choses pareil :o).
- Découvrir que les fées, les elfes, les faunes et toute la clique des êtres 'magiques' pourraient ne pas être ce qu'on pense d'eux (hé oui messieurs, dames, révélations !! et puis d'abord c'est vrai quoi, on ne sait pas tout sur eux ^^).
- Les cochoncetés et les alcooliques (il y en a plein dans les deux parties mais c'est tellement bien écrit qu'on en rit, surtout quand on y reconnaît des personnages 'célèbres').
- Les quelques explications de madame Dufour à la fin du livre sur sa façon dont les idées de certains personnages lui sont venues.
- Sourire et éclater de rire toute seule devant mon livre en lisant certains passages (et tant pis pour les gens qui m'ont pris pour une folle).

Je n'ai pas aimé/J'ai moins apprécié (pas grand chose à mon avis)
- La lenteur à laquelle j'ai lu : oui pour comprendre les gags, on ne peut pas s'enfiler ce livre comme un simple conte de fée, il faut prendre son temps ; exemple : « Calmebloc Icibachudun Désastrobscur » ou encore « Judamacabé » (rien que pour ces deux-là j'ai relu plusieurs fois ^^).
- Les interruptions de l'histoire : dans la première partie, on passe de l'histoire 'primaire' à une 'secondaire' et on ne comprend pas l'intérêt tout de suite ; dans la seconde partie, il y en a aussi mais ça passe mieux car ce ne sont pas sur des chapitres entiers mais sur quelques lignes ou quelques pages.

Je regrette
- Encore une fois la lenteur de la lecture.
- Comme souvent dans les sagas, de ne pas posséder la suite.

En conclusion, une bonne grosse marade où il faut s'accrocher à son fauteuil/lit/divan/bain/autre [rayer la mention inutile] et qui ne plaira pas à tout le monde, car même si j'ai beaucoup apprécié, il faut vraiment s'accrocher ce qui pourrait déplaire à d'autres.

Cependant, si vous vous ennuyez et que vous voulez retrouver Blanche-Neige, Cendrillon, Peau d'Âne, la Belle au Bois Dormant, le Père Noël, le Petit Chaperon rouge, des Elfes, des Fantômes, des Gragons (oui pas des Dragons, ça c'est démodé) et compagnie en train de faire des choses auxquelles vous n'auriez jamais pensé, plongez dans cet univers burlesque à souhait.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 21 août dans Bulle de livre, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Snow.

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13 juillet 2010 2 13 /07 /juillet /2010 20:18

ReveilDieux.jpgVoici donc, Cher Lecteur Improbable, ma nouvelle note de lecture, toujours pour le défi Littératures de l'imaginaire sur les 5 continents.

Le réveil des dieux, de Fabrice Colin
Hachette Jeunesse, novembre 2006, 310 pages, ISBN 2012009026
Genre : Uchronie de fantasy

L'auteur
Fabrice Colin, écrivain français de fantasy et science-fiction né le 6 juillet 1972, est l'auteur de romans – adultes (Dreamericana, Or not to be, Kathleen, etc.) et jeunesse (Les enfants de la lune, Projet oXatan, La malédiction d'Old Haven) - et de nouvelles.
D'abord rédacteur de jeux de rôle, pigiste puis collaborateur de la revue Casus Belli, il publie son premier roman Neuvième cercle en 1997 sous l'impulsion de Stéphane Marsan. Il est également scénariste de BD et auteur de pièces radiophoniques. Son œuvre a déjà été reconnue par plusieurs prix littéraires, il a été notamment trois fois lauréat du Grand Prix de l'Imaginaire.
(sources diverses Internet)

L'histoire
Au soir du 23 mars 1888, soit douze ans jour pour jour
après l'invasion du Japon par l'armée de sa Majesté
britannique, un cataclysme d'une ampleur inimaginable
s'abat en quelques secondes sur la cité de Tokyo.
Cette nuit-là, six mile habitants périssent engloutis.
Ils auraient pu être dix millions.
Voici l'histoire du jeune garçon grâce à qui le pire
a été évité. Il avait trois jours pour retrouver son père :
trois jours pour comprendre le monde
et faire la paix avec son enfance.
En vérité il allait sauver la ville.
Son nom était Errol Steel.
(source : 4e de couverture)

Mon avis
Eh bien, il est assez mitigé...
J'ai parcouru d'autres critiques sur ce livre, la plupart très élogieuses, et ne me suis retrouvée dans aucune.
Certes, voilà un livre qui se lit facilement d'une traite avec beaucoup de poésie dans la vision de Tokyo. On sent que l'auteur est attiré par la culture japonaise et bien documenté sur son folklore.
Les détails historiques et techniques dus à l'uchronie sont intéressants.
Malgré cela, et bien soyons francs, je me suis ennuyée et ai eu beaucoup de mal à le lire jusqu'à la toute dernière page...
J'ai trouvé l'histoire sans grand intérêt - du moins de la façon dont elle était racontée - sans profondeur...
Les personnages sont sympathiques mais là encore sans réelle 'substance'.
En fait, j'ai eu l’impression que ce roman se limitait à une succession de belles descriptions de la ville et de péripéties acrobatiques du jeune héros qui me faisait irrémédiablement penser à un certain plombier bien connu qui passe sa vie à sauter d'un champignon à l'autre...
Bref, un livre oublié à peine fermé...
Dommage vu les avis positifs de beaucoup de lecteurs.
Je pense donc que j'essaierai de lire un autre ouvrage de cet auteur afin de m'en faire une idée plus précise.
Si tu as des suggestions, Cher Lecteur Improbable, n'hésite pas.
À bientôt.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 12 juillet dans Lucille a dit, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de LucilleAnne.

[Lien vers le nouveau blog de LucilleAnne]

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10 mai 2010 1 10 /05 /mai /2010 00:03

JanuaVera.jpgKiwisLelf.pngJanua Vera, de Jean-Philippe Jaworski
Folio SF, février 2009, 488 pages, 8,20 €

8 nouvelles, 8 destinées. Au cœur du Vieux Royaume évoluent des personnalités bien différentes. Prêtre d'un vieux culte, barbare au combat, paysanne, assassin, copiste, chevalier ou roi, tous sont confrontés aux affres de la vie médiévale. Quand certains se trouvent mêlés à des intrigues politiques, d'autres tentent de survivre à de rudes combats ou courent après des chimères.


Un univers médiéval

 

Janua Vera, bien plus qu'un simple livre de fantasy, est un véritable volume historique. Ce monde moyenâgeux est décrit avec soin. Barbare et rude, loin des visions romantiques de certaines séries, il est d'une grande crédibilité. Les protagonistes souffrent, subissent le froid et la faim, vivent tranquillement, complotent ou plus simplement travaillent. L'aspect fantasy s'exprime de façon très légère, surtout au travers ce royaume inconnu, mais aussi par l'apparition de certaines formes de magie ou de créatures quelque peu différentes, qui s'intègrent discrètement aux nouvelles. Les textes se terminent par des chutes intelligentes et bien amenées, souvent lourdes de sens, parfois attendues mais sans pour autant provoquer la frustration, simplement peut-être parce qu'elles sont inévitables.


Des nouvelles un peu longues, servies par un style splendide

La difficulté principale du recueil vient de la longueur des nouvelles et du détail du texte qui nécessitent une bonne disponibilité de lecture pour bien entrer dans l'histoire (à ne pas lire deux pages par jour en somme). L'appel émotionnel ne fonctionne pas à tous les coups, mais quel bonheur de se retrouver à rire, pleurer ou angoisser devant ce livre lorsque Jaworski réussit à entraîner à sa suite !

 Le grand point fort du recueil réside dans la qualité du langage et la capacité de l'auteur à intégrer une multitude de détails et de vocabulaire précis sans alourdir son style. La plume de Jean-Philippe Jaworski est un vrai plaisir de maîtrise et d'ambiance. Elle rend vivant les personnages et donne réellement consistance aux décors, le lecteur arrivant à percevoir l'humidité, le froid ou le poids d'une arme à leur simple évocation. Un tour de force impressionnant qui permet au Vieux Royaume de se dessiner sans effort sous les yeux du lecteur, qui s'attachera sans souci à cet univers médiéval.


Petit détail par nouvelles

Janua Vera – Évoque un Roi-Dieu en proie à un cauchemar, s'apparentant à un mythe évoquant Gilgamesh. La chute est bien amenée, mais la nouvelle reste une des plus « faibles » du recueil.

Mauvaise donne – Permet de suivre un assassin de profession : Benvenuto. Ce texte, prélude au roman Gagner la guerre, présente un intérêt à la fois pour son côté « bas-fonds » dans la première partie, et dans la seconde pour le côté politique très intelligent et intéressant. La chute annonce le roman à la perfection.

Le service des dames – Fait penser aux romans de courtoisie grâce à ce chevalier joutant verbalement avec une châtelaine et un duel d'honneur. Il y a beaucoup de jeu de paroles, fiel derrière des mots de miel. Le paysage est particulièrement réussi ici. Et encore une belle chute.

Une offrande très précieuse – Décrit une bataille avec un héros pas très malin qui le sait, loin des clichés de fantasy. Le texte présente un aspect onirique en seconde partie, des longueurs au milieu, mais se révèle émouvant grâce à son héros. Le cœur se serre à l'évocation de son histoire.

Le conte de Suzelle – La nouvelle la plus émouvante suit le parcours d'une jolie fillette un peu rêveuse et attachante à qui le lecteur ne peut que souhaiter une belle vie. Il la verra grandir et passer les ans, jusqu'à la chute, poignante. Une nouvelle qui émeut et laisse au bord des larmes.

Jour de guigne – Dans un style purement pratchettien, Jaworski choisit le burlesque et le grotesque, arrivant à faire bien sourire pour une nouvelle bien décalée au ton léger appréciable. Maître Calame est un beau guignol, victime d'une malédiction.

Un amour dévorant – Une très longue nouvelle où des fantômes du passé hantent un bois pour le malheur de ceux qui les approchent de trop près. Sympa pour le décor et les anecdotes des habitants, un peu angoissante. Je l'ai moyennement appréciée, mais la lecture hachée n'aide pas ici.

Le confident – Un prêtre a choisi de s'enfermer dans le noir absolu et s'explique. Il est intéressant de voir son parcours et d'apprendre à connaître son culte. La chute m'a un peu laissée de marbre alors qu'elle se serait bien prêtée à quelque chose de poignant.

En résumé : un très bon recueil qui vaut surtout pour la qualité de l'écriture, mais aussi pour quelques beaux moments d'émotions. Une lecture parfois difficile à cause des longueurs, mais qui laisse une impression très positive.

Une lecture commune avec Le Cercle d'Atuan.  Chroniques des membres : El Jc, Olya, Vert, Tigger Lilly, Daenerys, Arutha, Ryuuchan.

CercleAtuan.jpg
Première lecture des défis Littératures de l'imaginaire sur les 5 continents et Nouvelles sur les 5 continents pour l'Europe !

Nouvelles.jpg


Cette chronique de lecture est originellement parue le 8 mai dans Imaginelf, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Lelf.

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19 avril 2010 1 19 /04 /avril /2010 00:15

ChantAnges.jpgLe chant des anges, de Folco Chevallier

Timée éditions, novembre 2009, 274 pages, ISBN 978-2-35401-228-1


Attention, cette chronique contient des spoilers !


J'ai découvert cet auteur, grâce au partenariat entre Livraddict et Timée éditions, et je les en remercie.


L'histoire

Trois ans que Gabrielle a disparu. Trois ans que sa fille, Juliette, tente de la reconnaître dans les visages anonymes des rues de Los Angeles. Quand Juliette surgit dans les bureaux de Léo, son père, elle ne peut contenir sa joie : enfin, elle a retrouvé sa mère !

Las. Léo sait qu'il n'a plus le choix : il doit trouver le courage qu'il n'a jamais eu. Il doit avouer à sa fille de sept ans que sa mère, tuée dans un accident de voiture, ne reviendra jamais.

Mais aujourd'hui n'est pas un jour comme les autres. Aujourd'hui, Léo va échapper à la mort. Aujourd'hui, Gabrielle va revenir à la vie. Aujourd'hui, quelqu'un va libérer le Chant des Anges…

 

J'ai beaucoup aimé ce livre, mais…

Je vais commencer par quelques critiques négatives. Pourquoi ? Pour finir sur une note positive.

En lisant les premières pages, je me suis dis que ce livre était très prometteur : l'histoire singulière à mi-chemin entre métaphysique, métempsychose et science avait de quoi susciter l'attention (qui ne cherche pas quelques réponses aux mystères de la vie ?). Mais j'ai eu quelques déceptions…


Tout d'abord les clichés. Il y en a pas mal tout le long du livre, et je trouve ça dommage car cela dénote un manque déterminant de culture et de savoir-faire :

- le PDG de grosses boîtes qui roule en Ferrari (très caricatural)

- les militaires qui font une expérience qui leur échappe (déjà vu 10 000 fois)

- les militaires qui débarquent en Hummer

- la mort de deux personnages principaux, juste au moment où ils vont donner une info très importante (plus cliché, on ne peux pas)

- le démarrage d'une voiture en dénudant les fils

- l'abandon de Léo, qui lui permet de se réveiller.

Etc., etc.

 

J'ai également noté quelques petites choses bancales :

La mort stupide de Frank qui tombe dans un ravin, puis rien… C'est un des personnages principaux, s'il est là, c'est pour faire quelque chose, mais en fin de compte, rien, hop ! Il meurt…

À un moment donné, on a du mal à comprendre si Léo est dans la réalité ou pas…

L'ange qui réunit Gabrielle et sa fille, on se demande pourquoi il fait cela ? Que vient-il faire ici ? À la fin, il décide… Mais de quoi ?... De garder « réel » le jardin ?...

Comment Juliette peut-elle continuer à voir sa mère ? Juliette était censée arrêter le phénomène, mais on ne sait pas pourquoi, d'autant plus que ça ne marche pas. Du coup, la relation entre « mystique » et « science » devient boiteuse.

 

Un point sur l'écriture…

Elle manque de fluidité, et donne un peu l'impression d'un langage parlé, mais je dirais que, pour un premier roman, ce n'est pas trop mal. Il y a un gros manque de description visuelle « poétique ».

 

Léo ne m'a pas touchée : il n'avait pas assez de profondeur.

Contrairement à d'autres, je n'ai pas du tout aimé les coupures dans l'histoire avec le blog de Franck. J'ai trouvé que cela hachait l'histoire et faisait systématiquement retomber le suspense. Du coup, l'intrigue avait du mal à décoller.

 

Cela fait beaucoup de points négatifs, c'est sûr, mais je pense que ce livre, cette histoire, cet auteur ont un avenir. Parce qu'il y a quelque chose dedans, une minuscule et infime envie de créer quelque chose de nouveau et de prenant. Même si je n'ai pas tout aimé, je suis restée accrochée jusqu'au bout car je voulais connaître le final. Et quand on en arrive là, c'est que quelque chose de bien ressort de tout ça : un potentiel énorme de créativité, d'action, de suspense et de sentiments.

 

Un point positif : j'ai beaucoup aimé Juliette, pleine de vie, espiègle et mignonne.

 

Pour conclure, je souhaiterais dire à Folco Chevallier de ne pas se vexer de ma critique car je suis sûre que ses romans à venir (et j'espère qu'il y en aura) monteront vite la pente et se classeront parmi les meilleurs romans à suspense.

 

Livre lu dans le cadre de :

- Partenariat entre Livraddict et Timée éditions

- Défi SF 2010 (2/3)

- Défi Littératures de l'imaginaire sur les 5 continents (1/5)

 

D'autres billets sur ce livre : Valunivers, Madly Pagal, Lire et délires, Read-iQL, Un brin de lecture, Sorcellerie, Raconte-moi une histoire !, Les escapades culturelles de Frankie.

 

Cette chronique de lecture est originellement parue le 13 avril dans Books@Lot, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Lady Scar (Nadège).


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14 avril 2010 3 14 /04 /avril /2010 00:06

PorteursAmes.jpgPorteurs d'âmes, de Pierre Bordage
Le Livre de Poche/Thriller, juin 2009, 436 pages

Un signe qui ne trompe pas, c'est le livre dont vous tournez les pages sans même vous en rendre compte, que vous sortez fébrilement dans les transports en commun ou en attendant quelqu'un, et que vous vous étonnez d'avoir terminé en une semaine à peine alors que vous mettiez trois jours à lire une demi-page d'un manga quelques jours auparavant.

C'est bien sûr le cas de ce roman de Pierre Bordage (sinon je ne le présenterais pas comme ça aussi faut dire ), que j'ai dévoré comme ça faisait longtemps que je n'avais pas dévoré un livre.

Pourtant je n'ai pas l'impression d'avoir lu le livre du siècle mais c'est le rythme des intrigues, la façon dont l'auteur les développait, qui a été particulièrement efficace avec moi, et tant mieux, c'est vraiment le genre de lecture dont j'avais besoin en ce moment pour me remettre sur les rails de la lecture.

Trois histoires qui se déroulent en parallèle, celle de Léonie, clandestine et sans papiers à Paris, celle de Cyrian, étudiant aspirant à faire partie des Titans, confrérie secrète côtoyée par l'Élite et qui a développé une technologie révolutionnaire, celle d'un flic en fin de carrière, désillusionné et bougon (comme on les aime), dont la vie va être bouleversée par la découverte d'une série de cadavres dans la Marne.

Chacune poursuit son cours indépendamment des autres et s'achève en plein suspense à chaque fin de chapitre (l'horreur !), et forcément on se demande ce qui les relie les unes aux autres. La lumière se fait assez rapidement (vu qu'on lit vite comme je disais plus haut), et le thème qui les lie, s'il ne m'a pas anéantie par son originalité, est fort bien traité.

L'idée de ce thème m'a un peu perturbée mais pourquoi pas après tout, le titre en dit assez pour que je n'en rajoute pas, j'ai trouvé la plausibilité de ce phénomène trop faible peut-être pour y adhérer et me laisser porter du coup par ce que pourrait représenter sa réalité...

... cela dit, ce qui fait aussi la richesse de ce récit, c'est qu'en dehors de ce thème principal et l'idée de ce que cela pourrait changer dans notre monde et notre perception des choses, l'auteur aborde également différents sujets très éloignés les uns des autres qu'il développe dans chaque histoire, pointant du doigt une certaine injustice sociale et une indifférence générale aux problèmes qui nous entourent, affichant la bêtise humaine manifestée dans différentes contextes, bref, un beau melting-pot de différentes choses où l'auteur explore l'âme humaine sous toutes ses coutures dans ce qu'elle a de plus sordide, tout en laissant filtrer un rayon d'espoir au travers de ses anti-héros animés en cours de route par l'amour et autres bons sentiments.

Bon, j'ai trouvé ça parfois un peu caricatural, fourre-tout et un poil idéaliste, à l'image de ces histoires qui commencent trop mal et finissent trop bien, mais bon, c'est aussi le privilège du romancier d'offrir du rêve autour de notre (parfois noire) réalité.

Un très bon moment de lecture après Wang, le seul livre de Pierre Bordage que j'ai lu à ce jour, une envie confirmée de lire les autres romans de cet auteur.

Également brillamment commenté par Géraldine.

Lu dans le cadre du défi Littératures de l'imaginaire sur les 5 continents (DAL 3 - 5)

Cette chronique de lecture est originellement parue le 11 avril dans Lecture sans frontières, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles d'A Girl from Earth.


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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 06:53
MecomptesFees1.jpgMécomptes de fées, de Terry Pratchett
Les annales du Disque-Monde, 12
L'Atalante, Bibliothèque de l'évasion, février 1999, 345 pages
Pocket Fantasy, décembre 2002, 312 pages
 
Pour l'Europe, j'ai choisi Terry Pratchett : Mécomptes de fées.

J'aime l'ironie et j'aime vraiment cet écrivain. Il est Anglais et il a beaucoup d'humour. Il prend plaisir à se moquer des grands écrivains (comme Shakespeare dans Wyrd sisters, un nouveau Macbeth) mais surtout il se moque de nous en nous faisant rire et sourire.
MecomptesFees2.jpg

Une sorcière-marraine (oui, ça existe) doit empêcher qu'une jeune fille épouse un prince (pas difficile n'est pas ? Il y a très peu de jeunes filles qui épousent des princes !) mais la mort est là, elle doit partir, et alors elle laisse sa baguette magique à une « jeune » sorcière avec quelques indications (mais pas beaucoup). Magrat Goussedail part avec Mémé Ciredutemps et Nounou Ogg, deux vieilles (et « capables ») sorcières pour accomplir sa tache. En chemin elles rencontrent... des contes ! Bien sûr c'est à la mode de Pratchett, c'est-à-dire très amusant, et ça se termine aussi avec du vaudou et un zombie ! Et il n'y a pas que des vieux contes mais aussi des modernes comme Oz et Le seigneur des anneaux : à vous de les découvrir !

Comme je trouve bien intéressante aussi la vie de Pratchett, sourtout les dernières années, je vous conseille de la lire sur Wikipédia.

[C'était une chronique de lecture de Gaspara.]
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8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 06:59
JeuAnge.jpgLe jeu de l'ange, de Carlos Ruiz Zafón
Robert Laffont, 20 août 2009

Attention, ceci est un
coup de cœur : critique élogieuse et mal construite en vue !

Et si...

Et si ce livre était le meilleur livre de sa catégorie que j'ai jamais lu ? C'est une question rhétorique, bien évidemment. Ce livre EST le meilleur livre fantastique que j'ai jamais lu !

Déjà parce qu'il n'est pas que fantastique. Il est aussi policier, historique, noir... Grâce à eux, nous pouvons croire en la réalité, ou du moins le censé, de tout le roman, y compris les événements irréels. C'est un très beau tour de force de Carlos Ruiz Zafón de rendre ainsi l'irréel réel. Bien meilleur que ce que j'ai lu jusqu'à présent qui essayait d'atteindre le même but. Je me suis posé cette question à plusieurs moments, celle que nous nous posons tous en lisant une fiction : « Et si tout était vrai ? ».

Ensuite il ne faut pas dénigrer le fantastique lui-même. À travers lui, Carlos Ruiz Zafón nous peint un monde sombre ancré dans les années 1920 de Barcelone, de toute manière pas très joyeuse non plus, où la corruption, l'égoïsme et le meurtre font force de loi. L'irréel est incarné dans une seule personne : Andreas Corelli. Un homme étrange qui se fait passer pour un éditeur français mais qui devient très vite une figure insaisissable du roman. Tout ce qui l'entoure est étrange : son papier à lettre d'un autre temps, les lieux auxquels il invite Martín, le narrateur, plein de faste mais qui redeviennent des lieux abandonnés dès le lendemain, son contrat signé avec le narrateur qui doit écrire un livre qui crée une religion, le peu d'informations qui l'entourent (à commencer par l'époque à laquelle sa maison d'édition est évoquée : un siècle plus tôt), son lien avec l'ancien propriétaire de la maison de Martín, elle aussi très étrange, la quasi-résurrection de Martín qu'il effectue, l'épilogue dans lequel il apparaît... Et si ce personnage fantastique nous manipulait comme il manipule Martín vers et dans la réalité sombre qui est la nôtre, Barcelonais ou pas ?

À côté de l'histoire de ce personnage avec David Martín, écrivain méconnu et narrateur de ce roman, il y a la vie réelle de notre narrateur. Son mentor, Vidal, qui le lance dans l'écriture, son métier de journaliste qu'il abandonne bientôt pour se consacrer à l'écriture, son enfance, son amour déçu pour Christina, sa maladie, son enquête pour découvrir le secret de sa maison, Isabella son amie de toujours, Sempere un vieux libraire qu'il connaît depuis l'enfance et considère comme un père... Tout se mêle dans ce roman, notamment les événements (on pourrait ajouter les genres, les personnages, les lieux...). Ainsi, la maladie de Martín peut expliquer ses étranges visions et son décalage avec le reste du monde, l'enquête qu'il mène est étrangement en lien avec Corelli, le récit qu'il écrit pour celui-ci ressemble à un million d'autre, tous rassemblés dans un cimetière des livres fascinant que Sempere lui fait découvrir, Christina se retrouve victime de Corelli, Isabella devient l'élève de Martín comme celui-ci l'était de Vidal... La construction est complexe mais nous sommes très rarement perdus, sauf quand l’auteur de ce récit veut que nous soyons perdus. Et si tout était parfaitement bien mené ?

On sent beaucoup de lyrisme dans ce roman noir fantastique. Chaque mot sonne juste et fait appel à notre sensibilité. Ainsi, si on prend n'importe quelle phrase du roman, disons la cinquième de la page 120 prise au hasard parmi les 537 pages, soit « Je contemplais ce chœur de hyènes et songeai que, dans d'autres circonstances, ce moment m'aurait paru d'une exquise ironie », elle me paraît belle. Les expressions « chœur de hyènes » et « exquise ironie » me plaisent beaucoup, la première étant une métaphore comparant les éditeurs et leur secrétaire à un « choeur de hyènes », la deuxième relevant pour moi presque de l'oxymore avec en plus une assonance du son -i-. Tout cela m'est apparu comme bien poétique. Et il en va ainsi de la première phrase de la première page à la dernière phrase de la dernière page. Et si la plume de ce romancier était aussi fantastique que le récit qu'elle nous conte ?

Le style, l'intrigue, le mélange des genres, le réalisme du fantastique et la noirceur qui se dégage sont autant de critères qui m'ont fait adorer ce livre que je conseille à tous.

Cette chronique de lecture est originellement parue le 30 janvier dans Petites lectures entre amis, blog sur lequel vous pouvez lire d'autres articles de Constance.
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